QUI EST Michel Jourde?
Né au Puy-en-Velay, dans le Massif Central, où la dentelle est implantée depuis longtemps, Michel eut une enfance des plus normales mais une scolarité exceptionnelle, il était le meilleur dans toutes les matières. Il se dirige vers une fac de droit mais un appel télévisé, visant à relancer la dentelle au Puy l’interpelle. Déjà artiste dans l’âme (dessinateur et poète à ses heures perdues), Michel se tourne vers la dentelle par le biais de sa future épouse, Hélène Issartel.
Il débute donc dans le dessin de dentelle en 1976, grâce à une rencontre amicale et enchanteresse : Mr Gabriel Breul, dernier dessinateur dentellier, qui s’est pris d’amitié pour Michel. Ils échangeaient sur le foot, l’art…et la mise en carte était le « travail ». En parallèle, il apprend la dentelle auprès d’Hélène, son épouse, dentellière à l’ « Atelier Conservatoire Nationale de la Dentelle».
En 1977, il entre à l’Atelier Conservatoire National de la Dentelle (ACND). Pendant près de 20 ans, son savoir-faire a permis la création de dentelles traditionnelles, trouvant parfois son inspiration dans des dessins d’artistes contemporains : Parfumeurs, créateurs de bijoux, grands couturiers…pour le Ministère de la Culture.
La mise en carte réalisée par Michel est claire, lisible. On comprend la dentelle avant même de la réaliser.
Il a également travaillé à l’élaboration d’un point de dentelle pour la fabrication de ligaments chirurgicaux.
Michel a marqué de son empreinte l’ACND par son style particulier, souvent à base de formes géométriques. Il a été un maillon indispensable dans la transmission de la mise en carte grâce aux cours donnés à une douzaine d’apprenties et aux stages qu’il animait.
Tout en étant le dessinateur, metteur en carte de L’ACND, il est était dessinateur bénévole au Centre d’Enseignement de la Dentelle (CED). Il créa, à l’époque, tous les livrets de modèles parus au C.E.D., permettant au centre de se consacrer à la formation des dentellières.
En 1982, il publie un livre : « dentelle aux fuseaux, codification Petiot-Jourde », avec la collaboration de son épouse et de Jacqueline Petiot (professeur auprès des futurs enseignants).
Ce livre avait pour but de (je le cite) : « sortir la dentelle d’un empirisme trop souvent de mise et parfois complètement aveugle ». Ce fut un réel succès.
« Une année française à New-York », organisée par les magasins Bloomingdale’s, a permis à Michel de rencontrer les dentellières américaines en 1983. S’ensuivirent des conférences sur la codification Petiot-Jourde, organisées par Jo Bidner, dentellière New-Yorkaise.
La création de l’Organisation Internationale de la Dentelle aux Fuseaux et à l’Aiguille (O.I.D.F.A.) au Puy-en-Velay, lui a permis de sympathiser avec les dentellières du renouveau de la dentelle qui venaient du monde entier.
En 1986, il obtint le titre de Meilleurs Ouvriers de France (M.O.F.) section dessins pour broderies et dentelles.
En 1994, il devint directeur du C.E.D. et laissa son empreinte dans la revue « La dentelle ».
A partir de cette époque, il sera le premier dessinateur de dentelles, créateur indépendant, (et le seul encore à ce jour) à avoir fait d’une passion, un métier. Sa devise : « Photo copiage = Photoco pillage….. » Malheureusement, tout le monde ne l’applique pas.
L’année 1999 marque un tournant car il commence sa collaboration avec la revue « Lace Express », ce qui permet à ses dessins d’être appréciés dans le monde entier, tout en lui apportant un élan créatif. Pendant cette époque, on dénombre beaucoup de créations inédites.
Entre « couviges » et dessins, le temps est bien occupé. Sa fille, son fils et son épouse aiment à le suivre dans ces rassemblements dentelliers qui les mènent dans toutes les régions de France, au Portugal, en Belgique…
En 2013, son blog voit le jour, accompagné malheureusement par la maladie. Mais ce contact avec les dentellières et autres artistes lui permet de se replonger dans le dessin et ses derniers modèles n’en sont que plus vivants, plus personnels…